Controverse au sujet de la machine à écrire.

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Royal 10

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Seznec aurait acheté une machine à écrire au Havre.

Sa fille aînée, Marie, apprenait le secrétariat et son beau-frère, Emile Petitcolas, était professeur de dactylo à Morlaix. 

Il y a toujours eu des machines à écrire à la scierie . La dernière a été cédée au  comptable en règlement de son salaire en 1921.

 Nous apprenons par Bernez Rouz qu'une lettre tapée à la machine est partie de la scierie le 17 juin.

Le 17 juin 1923 il y avait donc à la scierie une machine à écrire et quelqu'un pour s'en servir.

Le 6 juillet la police a fait une perquisition à la scierie et a trouvé une machine cachée dans la chambre du chauffeur, l'employé qui s'occupe de la chaudière.

Elle est emballée dans le papier gris fourni par Chenouard, le vendeur du Havre et accompagnée de papier pelure sur lequel quelqu'un a fait ses gammes. Comme par exemple une apprentie dactylographe.

Au tribunal Seznec affirmera haut et fort que cette machine ne se trouvait pas à la scierie lorsqu'il a été arrété le 28 juin 1923.

Aurait-il été assez sot pour laisser pareille pièce à conviction à la portée de la première perquisition policière?

C'est le 27 juin que Seznec montre sa promesse de vente à De Jaegher et à Metais, venus lui rendre visite. 

 

L'expertise tardive ( 2004) des deux exemplaires de la promesse de vente montre qu'ils ont été tapés sur la même machine mais par deux personnes différentes. 

Les mentions manuscrites ont été décalquées. L'une sur l'autre ?

L'exemplaire détenu par Seznec est plus défectueux que l'exemplaire trouvé dans la valise de Quéméneur. Comme si il avait été refait. 

La machine vendue par Chenouard portait ( d'après les dires de ce dernier) une réparation sur la touche r. Ainsi que la machine retrouvée dans la chaufferie de l'usine. 

La machine était proposée à la vente avec un ruban bleu. Seznec aurait fait remplacer ce ruban bleu par un ruban bicolore bleu et rouge. 

La machine retrouvée dans la grange était munie d'un ruban noir. 

La famille Seznec pense que cette machine a été déposée là par la police pour faire avouer le suspect. C'est même à se demander si la machine achetée au Havre ne l'a pas été pour équiper le secrétariat de la scierie. Où pour Marie future secrétaire. 

 

 

Ce qui est troublant c'est que le Président de la Cour d'assises précise que le billet acheté à Plouaret le 12 juin à destination du Havre portait mention d'un bagage. Le magistrat précise que ce bagage était en cuir jaune, comme la valise de Quéméneur. 

Les deux représentants de commerce qui ont voyagé avec Seznec entre Paris et Rouen ont remarqué la même valise. L'un d'eux, Legrand, précise qu'il en est d'autant plus certain qu'il a placé son bagage à côté de cette valise. 

Si la valise de Quéméneur a été emportée au Havre le 12 juin,  la promesse de vente qu'elle contenait n'a pas pu être tapée par une machine à écrire achetée le 14 juin. 

Peu importe après tout dans quelles conditions ces promesses de vente ont été fabriquées. Elles l'ont été pour permettre aux Seznec de récupérer l'argent perdu. 

Les promesses de vente ont pu être tapées avant le 12 juin, par quelqu'un qui connaît la dactylographie, sur une autre Royal 10. L'une est peut-être une copie de l'autre, si l'un des deux exemplaires a été détruit au moment de l'altercation qui a opposé Pierre Quéméneur à Marie Jeanne Seznec comme l'ont affirmé deux des petits-fils Seznec sur France 2.

Pour que l'arrêt de la Cour de cassation du 28 juin 1996, établissant que la machine ayant servi à fabriquer les promesses de vente est bien celle que la police a trouvée à la scierie le 6 juillet 1923 fût valable, il eut eût fallu que les experts ne se contredisent pas et que l'expertise de 2004 confirmât celle de 1923, ce qui n'est pas le cas. 

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