La question des faux.

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Retranscription de l'enregistrement d'une conversation entre Bernard Le Her et  son oncle Guillaume, fils de Guillaume Seznec par Me Denis Langlois

Retranscription de l'enregistrement d'une conversation entre Bernard Le Her et son oncle Guillaume, fils de Guillaume Seznec par Me Denis Langlois

Guillaume Seznec a été accusé de faux en écritures. 

voici ce qu'en pense son fils Guillaume, dit Petit Guillaume :

 

BLH

Je te disais tout à l'heure:

Tu n'es pas éternel, tu ne penses pas mettre ce que tu m'as dit par écrit ?

GS

Oui, et puis que mes enfants, ils me reprocheraient ça toujours?

BLH

Mais pourquoi, Guillaume? Pourquoi?

GS

Mais parce que la question des faux serait toujours là!

BLH

Mais c'est pire, ce dont on l'a accusé. On l'a accusé d'un crime!

GS

Oui, mais un crime tu comprends ça peut être sur un coup de colère

Alors qu'un faux , c'est un coup réfléchi.

BLH

Oui, mais il a réfléchi a posteriori.

devant le drame.

Il a réfléchi d'ailleurs pas très loin en faisant ça!

Mais je ne vois en quoi ce serait le déshonneur!

GS

Oh! si, tu sais!

Il ne faudrait pas qu'il reste là! parce que Seznec...

BLH

Je crois que pour l'histoire, si tu veux, lorsqu'on est détenteur d'une vérité que personne d'autre ne possède, on n'a pas le droit de faire ça...

Parce que lui  il est mort le pauvre homme.

Il n'a rien commis, si ce n'est qu'il a falsifié des écritures.

Il n'a rien commis d'absolument dramatique.

GS

Ce n'est pas lui qui l'a fait, puisqu'il tremblait. 

Moi, je dis qu'il a été le pigeon là-dedans qui s'est emmêlé les pieds du début jusqu'à la fin.

Il a cru que ça allait s'arranger.

Le 24 octobre dernier, Bertrand Vilain a écrit sur son blog :

7/ les faux

 

Concernant les promesses de vente de la propriété de Plourivo, la justice a considéré qu’il s’agissait de faux documents réalisés par Guillaume Seznec. Il est vrai que les documents ont sûrement été faits par Seznec mais il n’existe aucune preuve qu’il s’agisse de faux. La vente de Plourivo était liée au marché des Cadillac et il existait bien un accord verbal ou écrit. Seznec n’aurait fait que le transcrire à la machine.

 

Il semble assez évident que le contrat entre les Seznec et Pierre Quéméneur ait été le suivant :

L'annonce repérée par Pierre Quéméneur concernant la vente de Cadillac était prometteuse. 

Pierre Quéméneur en était tout excité selon plusieurs témoins. 

Il a dit à Julien Legrand que lui-même investirait 80 000 francs dans l'affaire et Seznec 40 à 50000 fr.

Ces 40 à 50000 fr étaient constitués des dollars-or de Marie-Jeanne Seznec et des 15000 fr escomptés de la revente de la Cadillac (30 000fr- 15000fr d'emprunt à rembourser).

Le couple projetait d'acheter le manoir de Plourivo. Il l'a visité en compagnie Quéméneur, le propriétaire le 19 avril 1923.

Il y a-t-il eu une promesse de vente : ce n'est pas certain. Promesse verbale sans doute pour que Marie-Jeanne accepte d'investir ses dollars dans l'affaire des Cadillac. (35 000fr, soit environ 2000$).

Ces dollars-or ont bien été remis à Pierre Quéméneur. On n'arrive pas à savoir quand. D'après Marie-Jeanne Seznec c'est " le 25 mai 1923" .C'est à dire le jour du voyage à Paris. 

Il y a-t-il eu un reçu ? Quéméneur n'a peut-être pas eu le temps de le rédiger. Il est aussi possible qu'il ait fait à Rennes un reçu provisoire. 

En admettant qu'il soit bien arrivé à Paris le 26 mai 1923 qu'a-t-il fait de ces dollars ? Nous n'en savons rien. 

Ce que le fils de Guillaume et Marie-Jeanne Seznec nous dit c'est que Pierre Quéméneur a trouvé la mort chez ses parents à son retour de Paris et que son père s'est lamenté sur ses dollars perdus. 

Les circonstances troubles de ce décès ( Pierre Quéméneur aurait fait des avances à MarieMarie-Jeanne) ont sans doute provoqué la colère du couple qui s'est fait justice en fabriquant de fausses promesses de vente qui leur aurait permis d'acquérir la propriété de Traou Nez pour les 2000$ remis à Pierre Quéméneur et les 35 000 fr restant à payer. La tromperie étant sur le montant de la somme,  majorée par le couple, qui a prétendu avoir versé 4040$.

Petit Guillaume a compris la malversation dont se sont rendus coupables ses parents et en est resté amer. 

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