Qui a tué Pierre Quéméneur?

A la Cour d'Assises de Quimper un jury populaire a estimé que c'est Guillaume Seznec.

Un meurtre sans préméditation, un crime passionnel puni de bagne.

Pour qu'un jury populaire invoque le crime passionnel il faut que la présomption soit forte.

Pierre Quéméneur était-il l'amant de Marie Jeanne Seznec?

Ce n'est pas l'avis de son fils Guillaume.

Enregistrement par Bernard le Her du témoignage de son oncle et retranscrit par Me Langlois

BLH

Mais avec Quéméneur, tu crois qu'elle a entretenu une liaison?

GS

Je ne crois pas

BLH

Non, tu crois pas parce que tu es le fils

GS

Non, même pas!

Tu sais , moi , je réfléchis calmement et puis j'y crois pas.

J'y crois pas parce qu'il n'a pas dû faire des propositions avant.

Non, de la façon dont il parlait.

La façon que la discussion a eu lieu...

Quand elle a dit : "Ah! non! surtout pas vous!"

C'était des amis, si tu veux, mais des amis d'affaire.

On peut pas dire ami-ami.

C'est à dire par exemple comme quelqu'un qui en connaît un autre depuis des années.

Là c'est des amis d'affaires, c'est tout.

Pas de côté sentimental dans leur amitié.

C'était une amitié intéressée.

L'autre lui vendait son bois, mon père lui l'achetait

C'était que ça.

C'était une relation pour moi , plutôt qu'une amitié.

Toujours d'après l'aîné des fils du couple Seznec, ce serait Marie-Jeanne qui aurait donné un coup fatal au Conseiller Général du Finistère.

Voici l'intégralité du témoignage de Petit Guillaume que l'on peut lire sur le site officiel de Me Denis Langlois :

Pour en finir avec l'Affaire Seznec

site de Denis Langlois

http://www.pour-en-finir-avec-l-affaire-seznec.fr/spip.php?article25

C'était un dimanche.

Un jour de grand beau temps.

Les fenêtres étaient ouvertes.

Cela ne correspond pas à la météo du dimanche 27 mai 1923 comme le soulignent les détracteurs de ce témoignage.

Le père, Guillaume Seznec, était passé le matin, revenu dans l'après -midi.

C'était impossible le 27 mai car Seznec était encore sur la route au volant de la Cadillac poussive.

Cela correspond à ce que nous savons de l'emploi du temps de Guillaume Seznec le dimanche 3 juin 1923.

Le 2 juin il était retourné à Paris à la recherche de son associé. Il est revenu dans la nuit du 2 au 3 juin par un train de nuit qui l'a déposé vers 6h du matin. Il est ensuite reparti avec Julien Rams à Tréguier. Ce serait au retour de cette virée qu'il aurait découvert le drame.

Quant à Pierre Quéméneur plusieurs personnes ont affirmé, jusque devant les Assises l'avoir vu à Paris au moins du 26 au 29 mai 1923. Le 29 mai Danguy des Déserts pense l'avoir aperçu à la gare de Rennes. Il ne l'a pas confirmé aux assises. Par contre on sait que quelqu'un s'est présenté au bureau de poste N°3, 6, Bd Malesherbes à Paris avec la carte d'identité de Pierre Quéméneur. Or Guillaume Seznec et Pierre Quéméneur ne se ressemblent absolument pas.

Petit Guillaume évoque un début mai, mais il est très vague. Il fouille, en 1978, dans des souvenirs qui remontent à 55 ans! Un traumatisme pareil, c'est bien connu, provoque une amnésie au moins partielle. Et ce n'est que longtemps après que les souvenirs reviennent, lorsque ses fils, en particulier Jean-Yves, l'interrogent.