Quels sont les indices retenus par la police pour étayer sa mise en accusation de Guillaume Seznec ?

Publié le par Claudine Jourdan Gérard

L' Etang Neuf

L' Etang Neuf

1) Le sang sur le bidon d'essence le 26 mai.

Si c'était le sang de la victime ce serait  du sang coagulé. Dans sa déposition du 29 juin 1923, Édouard Coulomb, le témoin,  a dit qu'il pouvait s'agir de taches de rouille. Nous savons que les cicatrices de Guillaume Seznec saignaient facilement. À plus forte raison en maniant clés anglaises et démonte-pneus !  Il a été confirmé et reconnu que Guillaume Seznec saignait souvent du nez.

Pas d'analyse de sang, pas de groupe sanguin, pas d'adn = pas de preuve. Indice pourtant  versé au dossier à charge.

2) la valise dans la Cadillac le 26 au matin.

Hélène Conogan aurait dû voir 2 valises et non pas une seule.

Aux Assises elle la reconnaît à la couleur. Le 26 mai la valise de Pierre Quéméneur était acajou. Au Havre on l'a retrouvée " jaunie par l'eau de mer" nous dit la presse. Pas de chance ! D'ailleurs notre jeune observatrice n'a pas remarqué de taches de sang sur ladite valise. Celle du Havre en avait. 

3) les riverains des étangs de Gambais auraient entendu le moteur d'une voiture dans les parages. Ils sont forts ces gambaisiens! 6 ou 7 semaines après les faits, ils se souviennent que c'est précisément dans la nuit du 25 au 26 mai qu'ils ont entendu le moteur d'une voiture. Et bien sûr cette voiture était celle de Seznec ! 

Quand je vous dit que c'est la presse, le secret de l'instruction ayant été trahi,  qui a fait le procès de Seznec !

4) Les témoins de Vitré 

Je sais,  par quelqu'un qui a eu le dossier entre les mains, que la police n'a pas vérifié ce témoignage, qu'il ne figure pas au dossier. 

Bref trop beau pour être vrai, il a tout d'un canular!

Le journaliste de la Dépêche de Brest ( livraison du 6/7/1923) décrit la mallette de G.Seznec

Le journaliste de la Dépêche de Brest ( livraison du 6/7/1923) décrit la mallette de G.Seznec

Journal Excelsior: Les pièces à conviction. À droite les deux valises côte à côte.

Journal Excelsior: Les pièces à conviction. À droite les deux valises côte à côte.

Les objections que nous pouvons faire :

 

- les étangs de Gambais. 

Je ne les ai jamais vus. Mais les étangs sont généralement d'un abord difficile, herbu,  marécageux, glissant. Un homme seul n'a pu que faire glisser sur le bord du plan d'eau un corps lesté pesant au total 75 kg.

Ce corps aurait été retrouvé par les sondeurs un mois après. 

Certes, il pouvait y avoir une barque amarrée sur la berge qui aurait permis de transporter le corps au milieu de l' étang. Tout cela est bien rocambolesque ! Et surtout absolument pas prouvé. 

D'ailleurs la police s'est hâtée de faire la démonstration que le corps pouvait avoir été enterré à mains nues en 1/2h.

Pauvre Seznec! On lui prête une force de titan à cet homme épuisé par plus de 20h de route et de pannes exténuantes.

Etang des Bruyères en Gambais, sondé par la police le 2 juillet 1923.

Etang des Bruyères en Gambais, sondé par la police le 2 juillet 1923.

Publié dans L'accusation

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