Pierre devait rentrer le 28 mai au plus tard...

"En quittant Landerneau d’où il était venu seul en chemin de fer, le 24 mai, Quémeneur avait annoncé aux siens son retour à bref délai et pour le 28 mai au plus tard. Il n’avait pris aucune disposition en vue d’une longue absence, et à sa soeur qui dirige son ménage, car il est célibataire, il n’avait laissé que les quelques cents francs nécessaires à ses dépenses, pendant les trois ou quatre jours que devait durer son séjour à Paris."

Extrait de l'acte d'accusation. 

c'est Jenny Quéméneur, la soeur de Pierre, sa gouvernante, qui affirme cela. 

La petite soeur dévouée qui s'imagine tout savoir de son aîné. 

Pourtant Gabriel Saleun, Julien Legrand et d'autres encore en savent plus long qu'elle sur les projets mirifiques que nourrissait son frère en grand secret. 

Une spéculation qui nécessitait d'engager 100 000fr.

Une affaire qui se traitait avec un américain " qui avait certainement une bonne situation dans son pays ". C'est Pierre Quéméneur qui l'a dit. 

Un américain qui traitait avec les soviets. 

Inimaginable en 1923 pour la très catholique Jenny. 

Bien sûr qu'elle n'était pas au courant !

Les négociations demandaient du temps. De réunir des véhicules, de l'argent. 

Si elles étaient menées par un émissaire officiel ou officieux de l'ARA elles ont pu capoter, Hoover ayant finalement cédé le parc de Cadillac de cette administration à la Guepeou le 22 mai 1923.

Quéméneur décédé nous ne le savons pas. Et si l'affaire des Cadillac était une arnaque les escrocs ne s'en seront pas vantés. 

On ne condamne pas un homme avant d'avoir creusé la piste de l'affaire des Cadillac. Ce que le Commissaire Vidal a négligé de faire. Et Guillaume Seznec n'étant pas au courant de tous les tenants et aboutissants de cette affaire menée par Pierre Quéméneur, n'a pas pu l'aider à élucider cette question.